lundi 26 août 2013

Rock en Seine 2013


Attention post beaucoup trop long. 1, 2, 1, 2, 3 ! Rock en Seine, nous y voilà... pour sa 11e édition, le festival a eut la bonté de programmer Phoenix et donc, de prêcher une convaincue (moiii-) Placé le dernier WE d'août (comment faire mieux pour débuter une bonne rentrée ?), il affichait complet le samedi et dimanche. Une santé qui fait rager ses complices français aux chiffres plutôt tristes cette année. 118 000 festivaliers, bim, record battu et mérité. 

DAY 1 -- Après mon post pré-rock en seine m'y voilà parée de ma robe longue un-peu-trop-Coachella-pour-Rock-en-Seine. En commandant notre première bière, nous établissons le plan d'attaque de la journée : Chance The Rapper, Savages, Belle and Sebastian, Alt-J, Tame Impala, Kendrick Lamar, Paul Kalkbrenner. Oui j'ai loupé Hanni El Khatib et c'est la seule chose du festival que je regrette... 

Savages à mon grand étonnement (et grande méconnaissance) est un groupe de nana qui dépote, à voir si j'écouterais vraiment ça dans mon salon un dimanche aprèm-

Belle and Sebastian à l'inverse, m'a assez déçue. Pour le coup c'est totalement un album que j'écoute de temps en temps mais le live se révèle être une pâle copie de l'enregistrement (étions nous trop loin pour capter les ondes hippies du duo qui a fait monter tout le monde sur scène ? certainement!).

Alt-J... Ah... Alt-J dont j'avais commenté l'album sur RockTrotteur et même si j'ai adoré ce qu'ils ont chanté : une énorme déception sur scène. A ce qui me paraissait "envoyer du lourd" lorsque j'étais calmement assise dans le métro, l'album dans les oreilles, je n'ai vu que lenteur et reprises conformes à l'album. Dommage car je continue de vanter l'intelligence de ce groupe, la voix de l'incroyable Joe Newman et l'énergie des mélodies. Encore une fois, peut-être étais-je entourée de gens qui ne connaissent pas le groupe et qui ne souhaitaient pas se dandiner- (quel difficulté ce public tout de même!!) Allez savoir! 





Tame Impala, le petit nouveau très attendu, dans la même veine d'un Alt-J encensé par les Inrocks. Le public est là, électrisé, la force des mélodies du groupe marche très bien en live, à ceci près que ces derniers sont presque mutiques... 


Le thème étant la mer, océan, fond marin, voilà un moyen de passer incognito! 


Apéro improvisé grâce au nouveau Curlys distribué partout sur le festival- Puis l'éternel repas du soir aux stands de cuisine du monde avant de courir à Kendrick Lamar!

Il est sur la scène de la Cascade et prouve encore une fois que le rap fait plus sauter que la pop/rock, il prêche une convaincue mais tout de même, me voilà impressionnée. Arrivé en sweat noir (inscription blanche PARIS), capuche sur la tête, le show à l'américaine a peu de secret pour lui. Petite frayeur lorsque son micro se coupe et que le voilà entrain de rapper sous les sifflements des spectateurs, petite frayeur car le Lamar fait dans la lignée d'un Tyler the Creator et on ne rigole pas avec son egotrip... mais voilà chose réparée lorsqu'il entame Bitch don't Kill my Vibe. ouf. 

Go pour Paul K. Bon... l'artiste était déjà là il y a deux ans et j'avais vraiment appréciée son set (genre vraiment vraiment beaucoup!) mais là... non non non. Un set répétitif/agressif et les dix dernières minutes pour les chansons de ses albums. Déçue + tympans fatigués - vive demain




DAY 2 -- Samedi le temps est déjà moins clément (mais la pluie n'arrivera que tard). C'est surtout la soirée de Phoenix/Fritz/Fauve : ça divise les coeurs chez mes amis, résultat tout le monde se séparera. Inutile de vous rappeler qui j'ai personnellement choisi... 
En étudiant les 60 illustrations (représentant les 60 affiches d'artiste // j'adore cette initiative dont j'ai acheté le portfolio- les illustrations sont magnifiques - j'ai fait la bêtise cette année, de ne pas les prendre en photo... alors je vous les cherche...) nous décidons de la journée : La Femme, Patrice, Phoenix. Ouai... je crains carrément d'avoir fait trois artistes seulement, mais ce jour là un Patach m'accompagnait et il était plutôt du genre à écouter de loin alors on peut dire qu'on a entendu : JC Satan, Kid Noize, Jackson and His Computer Band et Vitalic. 

L'affiche de Phoenix, ma préférée, créée par Vahram Muratyan, mais siii je vous en parlais déjà ICI! 


Avant de commencer la journée je découvre l'Espace Foodtruck, vous imaginez donc mon excitation : si l'aventure RES se transforme en expérience culinaire mmmmh je dis oui! Autant dire que je préviens toute la smala que ce soir : c'est LÀ qu'on mange. Youpi-

Cocotte Cantine

Le Réfectoire

Wagy Burgers Bus

Le plus beau : L'Atelier d'Epicure

© Emmanuel Chirache
Après ma découverte qui égaie d'avance ma soirée, allons écouter La Femme (qui n'a pas de secret pour vous si vous me suivez depuis longtemps : avec ce clip, chronique de leur premier concert, et chronique de leur groupe!) Bon et bien j'adooore La Femme : de l'énergie, de l'humour, de la provocation : un combo gagnant en live. Le fourire général lorsqu'entonne Marlon "eh les taxis : Encuuulé" pour débuter leur tube Anti-Taxi, bref des 'djeuns' qui mettent le feux. Coup de coeur pour (toujours) Sur La Planche et la prestation d'un membre du groupe qui est allé littéralement sur une planche de surf, surfez sur les gens... des fous. A en croire la presse et les critiques, véritable révélation de La Femme- et c'est tant mieux. 



Allons à Patrice que j'ai découvert avec énormément de retard (je sais je sais) à la Soul Night produite par la Motown française. Depuis je suis une fan attardée devant lui- donc c'est chose faite, j'ai téléchargé (légalement évidemment) tous ses albums, je peux désormais rattraper mon retard. Il a une fois de plus joué ses nouveaux titres car son nouvel album sort le 2 septembre (je ne connais pas encore leurs titres mais je les aime déjà). 



C'est parti pour le dîner à l'Atelier d'Epicure où on pratique la cuisine italienne de haut vol! Ici nous avons commandé les traditionnels Piadina (qui se rapprochent du Quesadillas dont je vous ai parlé ICI), un véritable délice... peut-être un peu petit pour 10€. Mais les prix du festival n'épargnent personne. Le camion est incroyablement beau, les gens sympathiques, un brin surmenés (mais rien en comparaison de la queue qui s'allonge de minute en minute pour Le Réfectoire - la folie du burger en somme), les commandes arrivent vite : pour RES que du préparé à l'avance puisque leur site indique une multitude de recettes qui n'apparaissaient pas ce soir là (on peut comprendre pourquoi). Mais comme la majorité des foodtruck, casse-croûte rime avec goût, produits saisonniers et saveurs. Un délice... 



La box Mixte avec deux Piadina différentes + salade = 10€





Et enfin, pour clôturer cette incroyable journée : allons à Phoenix !! Arriver 30min avant pour avoir une bonne place et voir ce monde remplir en un temps spectaculaire l'espace. Si j'ai assisté au même show qu'à la Cigale il y a quelques semaines, je ne m'en lasse pas... ni de leur classe, ni de leur pop, ni de leur graphisme, vidéo, show, quatuor, parole... tout y est. et oui fan hystéro. com : c'est moi!! Ils réinterprètent même leurs premiers tubes (chose inédite!) en les remixant et on assiste au sublime. Comme à son habitude Thomas Mars se jette dans la foule sur les derniers morceaux et revient en roulant sur lui-même sur la foule endiablée. Carton plein chez eux à Paris. Le show s'ouvre et se clôt sur une musique versaillaise très Marie-Antoinette, ils disparaissent en un clin d'oeil, un ravissement. Il commence à pleuvoir, la communion est parfaite, comme doit l'être ce genre d'évènement où l'on apercevait tant bien que mal la fin de la marée humaine. Longue vie à la légende du Phoenix (regarder la vidéo des Inrock ci-dessous) et à l'année prochaine.... 

Photo du facebook de Phoenix







DAY 3 -- last but not least -- la journée commence avec cette photo instagram de la bloggeuse et journaliste Froggista chargée par l'Express de faire du streetstyle : ICI, et qui nous dévoile qu'à part la Pompote il y a aussi le pain fourrée d'alcool. On comprend mieux pourquoi les vigiles sont beaucoup plus vigilants... Tout le monde rivalise d'idées pour faire rentrer "sa fiole", l'alcool fort n'étant pas servit au bar (seulement de la bière et du vin), c'est aussi ça Rock en Seine.



Dernière journée avec combo courbatures + pluie : miam. Aujourd'hui ce sera MS/MR , MacMiller, Is Tropical, Eels, Major Lazer, Lianne La Havas, VV Brown et Tricky- 

en attendant le nouveau groupe new-yorkais MSMR

pour vous montrer l'étendue de la diversité du parkas en France... un spectacle à part entière.

Ah enfin j'ai pu voir MSMR en concert! Déjà dans ma playlist de l'été de l'année dernière, je m'installe avec envie. Ils débarquent : elle, cheveux vert-roux dans un legging délirant, lui, danse comme un passionné : énergie débordante et sourires américains, j'apprécie leur prestation et découvre que leurs fans sont nombreux. Tant mieux, c'est une belle révélation!

Dans la gadoue!
MacMiller est en territoire conquis à RES alors qu'Is Tropical a fait péter les foulards pour enfin se dévoiler. Alors que je les avais découvert ici sans trop accroché, j'ai aimé leur élégance malgré leur timidité et l'impeccable flow de leurs tubes. Toujours bon. Mais vite il faut partir voir Eels.


Enfin je découvre Eels, les 5 membres fagotés dans leurs joggings bleu Adidas comme dans un film de Judd Appatow ou même des frères Cohen, je ris, je crois que j'ai beaucoup ris pendant ce concert, ils ont énormément d'humour, jouent des sketchs... des bêtes de scène aux chansons finalement bien connues (BO de Shrek et Newport Beach pour les intimes). Oui je n'avais jamais vu Eels et j'avais hâte de voir leur tête... pionnier d'un rock alternatif ils n'ont pas gâché mes attentes, au contraire! Forcément depuis que je suis rentrée je me plonge dans ce groupe, les humeurs changeantes de E (le pseudo du chanteur) et ses chansons autobiographiques, logique qu'ensuite ils se fondent dans l'anonymat du groupe. Groupe fascinant- 







Ce soir c'est Le Réfectoire pour nous, et enfin goûter son burger pour en faire la critique, ici-même. 



Un seul choix de burger pour les festivaliers : le Cheezy and Rock certifié SANS CHEVAL. Au final, une petite tuerie : le pain est le plus brioché que je n'ai jamais mangé et j'adore ça, il est presque sucré, presque pas fait pour un burger salé. Le fromage est trop léger mais les ognons et les tomates confites/cornichons se rapportent à la perfection. Mention spéciale pour le délicieux steak, le bon maintien en main, le papier pour protéger le burger. Mention MINUS pour l'accueil du foodtruck qui ne fait visiblement aucun effort (on est loin de chez Big Fernand et leur accueil survitaminé). Soyons clairs, je ne demande pas aux cuisiniers de me flatter ou même de me parler, mais au jeune homme censé prendre les commandes de paraître plus aimable (serais-je, je l'espère, tombée au mauvais moment?). Au final le burger est un délice ... bravo bravo bravo! (je ne suis pas rancunière pour un sous lorsque ce que l'on me sert est à tomber). 




Go pour Lianne La Havas (ci-dessus), grâce, élégance, douceur et voix désirable. Sa dernière chanson qui fait enfin bouger son public est désormais illico presto dans mon iphone : Is Your Love Big Enough ? Pour toi oui. 



C'est de là que nous partons pour MAJOR LAZER. Mon dieu si vous êtes fans, quittez cette page car j'aimerais déverser mon dégout (carrément) pour ce groupe. Autant vous raconter l'épopée, rigolote, dans laquelle nous nous sommes plongés. Nous ne connaissions qu'une seule chanson, plutôt sympatoche de Major Lazer ET nous avions froid (pluie + 17°) alors nous nous faufilons au milieu et attendons. C'est parti pour un show complètement fou, au début nous rigolons, sautons, dansons... puis on se rend compte que personne ne chante (sur scène je veux dire)... mais personne n'a l'air surpris. Ca m'apprendra à ne jamais écouter la radio ou le top 50... Les trois jeunes hommes en costard (façon PItbull...) se trémoussent et chauffent le public (on dirait d'ailleurs que ce sont seulement des chauffeurs de salle...). On a le droit à 239 (je n'ai pas compté) Put your hands up! Put your hands up! 1-2- 1-2-3 et des basses à fonds : boumboumboum. Au bout de 25minutes on se demande vraiment ce qu'il se passe, deux danseuses se déchainent et les trois types continuent à tourner, prendre des photos, chauffer la salle, nous faire tourner, marcher, courir à droite et sans cesse lever les bras. J'ouvre mon paquet de curly. Enfin un tube passe que l'on connait puis 20' après, du Jay-Z puis du Sean Paul... alors on se regarde éberlué "ils ne passent même pas leurs musiques", en réfléchissant et finissant mon paquet alors que la foule entière se déchaine je me rappelle que Major Lazer fait beaucoup de remix... je comprends alors et m'esclaffe. Considère-t-on cela comme des "artistes", le mot m'écorche. Je ne suis pas contre tous ces morceaux, je les connais, je danse dessus volontiers en soirée... mais comment peut-on encenser un "groupe" qui ne fait que reprendre les tubes qui marchent le plus ? Evidemment s'ils mixent les 4 tubes de l'été cela fera un mega tube. mais vraiment ?? doit-on les inviter à ROCK en seine ? Je sais que je ne peux pas débuter la discussion avec mes voisines de droites qui semblent prendre le meilleur temps de leur vie. 
Je suis quand même allée chercher des explications : "Prenez deux DJs, qui se rencontrent grâce à une rappeuse londonienne d'origine sri-lankaise, et imaginent un projet musical, où les musiques jamaïcaines auraient la première place. Vous obtiendrez l'ovni sonore Major Lazer. L'homme de l'ombre Switch, bien connu pour avoir travaillé avec la populaire et provocatrice rappeuse M.I.A. dès le premier album de cette dernière Arular,paru en 2005 se lie à Wesley Pentz alias DJ Diplo à Londres à cette même période. Pour leur premier opus, les deux Djs convoquent la crème de la nouvelle scène mondiale de La Roux à Santigold pour accompagner leurs beats. Guns Don't Kill People... Lazers Do est enregistré dans les studios Tuff Gong, fondés par Bob Marley, le projet ayant l'aval de toutes les pointures du genre, Vybz Cartel en tête. Ce premier album béni par les dieux jamaïcains est pourtant passé inaperçu du grand public lorsqu'il sort en 2009. Ils vont réellement cartonner grâce à Free the Universe, le deuxième album sorti en avril 2013 porté notamment par le tube Watch Out for this, en duo avec... Busy Signal. Leur musique s'impose au grand public, ainsi que le personnage imaginaire, Major Lazer, commandant jamaïcain chargés de "sauver l'univers" à coups de tubes. "
Bon alors ils sont bien censés chanter ou mixer, comme à dit mon amie "c'est vraiment un nouveau concept" alors qu'elle me regardait le sourcil levé et que derrière elle, la foule criait en coeur à l'arrivée de Stromae. C'en était trop. 

Alors on cite Eva, reporter d'un jour pour les Eurockéennes sur Across The Days : "Le dernier album de la bande à Diplo, Free the Universe sorti le 16 avril dernier, m’avait mis une grosse claque. Eclectique, Major Lazer distillait basses (Sweat) et love songs (Jessica) dans un mélange dansant et estival. Je m’attendais à une communion délirante, j’ai vu tout ce que je redoutais de voir. L’album était également borderline, contenant quelques énormes preuves de mauvais goût (Bubble Butt, Keep Cool) qui venaient nous rappeler que l’ambiance plateau de télé des années 90 n’était pas loin. Je n’ai vu que ça en live. Enchaînant les samples de 40 secondes (Make It Bun Dem de Skrillex & Damien Marley, pour ne citer que ça..), on assiste à une fête grotesque à laquelle nous ne sommes même pas conviés, le groupe semblant très bien s’amuser sans nous sur la playlist d’une mauvaise boîte de nuit de station balnéaire. Un odieux Harlem Shake me portera le coup fatal : je m’en vais triste, traversant une foule fascinée par un groupe qui appuie une fois par minute sur un bouton hurlant «MAJOR LAZER» en sautant dans tout les sens. Alors pourquoi ? Pourquoi, Diplo ? Moi qui était venu pour te rouler des pelles, je repars avec le goût amer de la déception. On m’avait pourtant répété que les fantasmes devaient rester dans le domaine onirique. Si c’était à refaire, j’irais me rouler en boule dans ma tente humide en priant pour que personne ne me parle de ce massacre, afin de pouvoir continuer à rêver." même verdict, même sentence. 



Puis vient V V Brown dont le public n'était certainement pas à la hauteur de son personnage... nous remontons pour attraper les dernières notes de Tricky dont on ne dit que du bien : l'ambiance est électrique et on ne peut distinguer les chanteurs perdus dans la foule de spectateurs montés sur scène. Une belle fin : électrique et rock-



A l'année prochaine Rock en Seine... 



1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très bon reportage très bien écrit
Entièrement d'accord avec toi sur ML
Cela fait du bien un peu de musique sur ton blog