dimanche 13 janvier 2013

/ C'EST TRÈS MÂLE CETTE SEMAINE (SPÉCIALE TEL-AVIV) /

Nous sommes dimanche, il nous avait manqué, mais c'est pour mieux nous ramener de belles histoires, venues de loin, alors on l'excuse et on part à Tel-Aviv sous notre plaid avec notre thé.




Alors que de votre côté vous mangiez le chocolat de trop, attendiez impatiemment que la famille s’en aille, tentiez de revendre le pull jacquard que Mémé vous a offert, et cherchiez désespérément quoi faire le soir du 31, j’étais de mon côté au Proche-Orient, là où il fait 20°C le 1 Janvier, où les prophètes sont apparus, et où des murs servent de frontière. Tel-Aviv est souvent perçu comme une ville coupée d’une réalité géopolitique difficile, préférant le bling-bling à la prise de conscience du conflit qui s’abat sur la région. C’est faux. Tel-Aviv est une ville vivante et vraie, secouée elle aussi par le conflit ancestrale. Voilà comment profiter de ce fief bobo sans pour autant nier la réalité, en préférant continuer à vivre que de tomber dans un immobilisme morbide.




De manger chez Puah. Puah, c’est la cantine Merci de Tel-Aviv, mais avec des plats qui ont vraiment du goût et de la tronche, contrairement à son rival parisien. Situé en plein Yafo, le quartier musulman aujourd’hui en pleine gentrification, le restaurant-boutique est situé entre deux antiquaires présentant des sièges Eames et des luminaires Serge Mouille, n’augurant que du meilleur. Le quartier est aujourd’hui traversé par une mouvance chine/récup dont Puah s’inspire avec talent. Ici, tout objet présent dans le restaurant est achetable : des bougeoirs aux canapés, de la vaisselle aux tableaux. Evidemment, la déco est plus que réussie, chaque objet disposant d’un cachet indéniable. L’ensemble est dotant plus plaisant que les prix pratiqués sont tout à fait raisonnables. Dans l’assiette, sont proposés des plats locaux, servis dans des portions importantes (possibilité de récupérer les restes dans une jolie boîte) et délivrant du goût, du goût et encore du goût. Je ne peux que vous conseiller les boulettes de potirons agrémentés de leurs sauces curry, tout simplement divines et fondantes. Ou encore la salade de lentille, préparée à merveille et accompagnée de copeaux de radis du meilleur effet. Bref, laisser tomber vos restaurants vegi parisiens.




De Visiter Bethlehem. A deux heures de routes de Tel-Aviv, cette ville magnifique est l’image d’Epinal parfaite du conflit religieux et politique qui secoue depuis 1948 la région. Situé en territoire palestinien, la ville abrite le berceau de la religion Catholique, puisque Jésus y serait né. Cependant, elle est aussi traversée par un mur épais, haut de plusieurs mètres, séparant territoire palestinien et Israélien. Mis en place après les Intifada, le mur sépare deux térritoire portant identiques, et empêche une libre circulation des Hommes, devant désormais passer par un Check-point afin de le traverser. Marqué par les clonflits, le mur est brulé, abimés, et même utilisé comme une véritable plateforme d’expression par de nombreux street-artist, Banksy lui-même ayant posée son empreinte ici. En visitant le camp d’Aifa qui borde cette frontière physqiue,  on découvre que chaque rue est bordée par des immeubles détruits et des militaires armés, et l’on se rend compte des ravages qu’a fait cette guerre. Pourtant bien loin de Gaza, ici aussi les populations souffrent et vivent dans un conflit constant. Il suffit de parler quelques minutes à un habitant pour qu’il vous confie qu’un de ses fils, frère ou ami est mort durant l’une des Intifada, emprisonné, ou bloqué à Gaza. Evidemment, le conflit n’est pas si simple, et Israël a elle aussi été marquée par de nombreuses attaques et des pertes lourdes, souhaitant simplement défendre son droit d’exister et de servir de refuge à un peuple Juif trop souvent meurtri dans l’Histoire. C’est en visitant cette ville que l’on prend réellement conscience de ce qu’est un pays en guerre, des différents points d’achoppements qui font que cette guerre semble insoluble, et que l’on quitte les clichés colportés par les médias occidentaux qui préfèrent étudier le conflit dans un axe sensationnaliste, oblitérant que c’est avant tout des histoires personnelles traversées par des croyances puissantes, des pertes familiales lourdes, une haine continuellement alimentés par les exactions des deux camps, et une impossibilité de compréhension débouchant sur une souffrance collective. 






D’aller danser au Haoman 17. Tel-Aviv est un oiseau de nuit. Tous les bars sont ouverts jusqu’à 2 ou 3h du matin, et ce même en semaine. Le jeudi et le vendredi, les rues sont remplies jusque très tard dans la nuit. Au moment où Arthur souhaitait la bonne année à tous les Français, la nuit du 31 cette année de Tel-Aviv était rythmée par Michatronix, l’endroit cool de la ville qui organisait une soirée dans la gigantesque salle du Haoman 17 avec comme line-up un B2B au sommet entre Brodinski et Gesaffelstein. Le lieu est immense, pouvant contenir plus de 1000 personnes. La queue devant le club est longue, l’entrée sélective. Mais une fois à l’intérieur, le son puissant et la qualité des jeux de lumière font leur travail. Toutes les soirées du Haoman ne sont pas indispensables, mais mettre une fois les pieds dans cette institution à Tel-Aviv semble obligatoire. Surveillez donc les différentes soirées proposées. Si jamais celles du Haoman ne sont pas alléchantes, courez au Block, au Pinguin, ou au Michatronix, ces trois clubs pouvant servir de véritables prise de température de la nuit Tel-Avivienne, qui n’a rien à envier à la plupart des capitales européennes. Et de loin. 





/ Par Adrien T. /


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